Jours 23 et 24 – Quand j’étais petite
Curieusement, depuis deux jours, les images ne se présentent pas ( j’ai un bogue quant aux téléchargements de photos). Est-ce une signe, une allégorie ou une donnée sans importance? J’aime bien me dire qu’il y a ici quelque chose à transposer à la réalité des derniers jours.
En effet, il semble que je ne puisse pas reproduire l’image qui corresponde avec l’état de la journée. Comme si une tout autre référence entrait en action et qu’il fallait suivre le cours des mots, des émotions, des sensations au-delà de ces instants. Puis, dans la perspective d’une vision plus large, contempler ce qui remonte pour tisser le fil reliant chacune des étapes.
La question: que voulais-je faire quand j’étais petite? Qu’est-ce qui m’animait, m’aidait à me sentir utile, donnait un sens à ma vie? Qu’est-ce qui me permettait, surtout, de me sentir vraie? J’avais besoin de trouver une réponse, besoin de savoir combien les temps qui courent « mènent à Rome« (à destination). Besoin de me rassurer aussi. Je me suis permis de prendre le téléphone et de contacter mon père, puis ma mère et de leur poser cette question. J’ai un souvenir, bien sûr, de mes rêves et de mes aspirations. Mais j’avais envie d’entendre d’autres sources, celles d’une partie de mon origine. Obtention de plusieurs réponses: le prix à payer pour une personnalité aux intérêts multiples. De « j’avais rêvé« à « il fallait absolument« en passant par « je ne suis pas capable, je ne peux pas faire ça« ou « je ne sais pas comment y arriver« , j’ai pris les souvenirs d’assaut en vue de continuer à me remémorer les temps forts de mes convictions d’enfant.
Quand j’étais petite, je voulais écrire. Quand j’étais petite, je voulais être journaliste ou archéologue. Et toujours, exploratrice. Et encore, artiste. Je n’ai jamais perdu la fibre contenue au coeur de chacune de ces idées-professions. Pourtant, celles-ci se sont dédoublées, multipliées et diversifiées. Je n’ai jamais trouvé une seule réponse, un item susceptible d’envelopper ce qui me caractérise, ce qui pouvait paraître bien ennuyeux.
J’ai d’ailleurs tendance à le croire encore aujourd’hui. Trente ans plus tard, je me questionne à nouveau sur le sens de ce que je fais, sur ma capacité à épuiser le temps sans avoir eu l’impression qu’une réponse se présente. Je cherche à donner force à ce que je suis, pour émerger des courses folles de nos journées. Et je me dis que l’automne est un bon temps pour craquer, pour se rendre à la jonction de tous les chemins, le coeur de l’arbre (comme la transposition de ce que je suis, de ce qui m’habite). Quand j’étais petite, je ne grimpais pas aux arbres: j’avais trop peur. J’avais peur.
Et maintenant? J’ai l’impression qu’il se déroule une voie que je n’avais pas planifiée et que malgré mon anticipation, pour une fois, je ne devinerai pas. Il se passe quelque chose qu’il m’est impossible de raisonner et je carbure, de jour en jour, à la confiance, à l’espérance, à la foi.
En attendant, je rappelle à celle qui était petite comme à celle qui a grandit que l’on peut craindre sans avancer et que l’on peut avancer sans crainte.
Le reste? À surprendre.