Journée de mise en perspective. L’occasion de prendre du recul face aux émotions des trente-cinq dernières années (ni plus, ni moins).
Il est improbable d’en faire le tour en repassant chaque circonstance, car cela constitue, en soi, un bagage plus ample que le contenu d’une journée. J’en conviens. Adoptons le point de vue de la consolidation. Les étapes, les souvenirs et les faits marquants ont été visités et revisités de nombreuses fois (certains d’entre eux ont même fait l’objet d’un exil). Exprimés, ressassés, libérés, pleurés et livrés sous forme de rire sont des exemples de la circulation de ces contenus. Donc, en supposant que je suis entrain de marcher la montagne qui me permet de consolider tout ce qui a été vécu, il est tout à fait normal que de nombreuses occasions me soient présentées en vue de reconnaître où j’en suis rendue intérieurement et extérieurement. Plein de tests: puis-je m’affirmer, peu importe la situation? Puis-je faire des choix malgré le fait qu’ils semblent risqués? Puis-je pleinement prendre ma santé en main, sous toutes ses coutures? Puis-je enfin me préparer pour le prochain envol sans craindre de battre en retraite? Plein de clins d’oeil aussi: des nouvelles que je n’attendais plus, des situations qui s’ajustent avec fermeté, des douceurs plein la vie. des sourires, des non et des merci.
Bref, on se trouve dans une ambiance soutenue. « C’est la faute aux étoiles!« (parole inspirée de mon amie astrologue) ou « C’est la faute à Isabelle« ! Oui, c’est vrai, je suis responsable. De mon bout, par contre. Celui des autres, je leur laisse. Responsable d’être ici, présente et d’écouter ce qui évolue autour de moi comme une pièce aux trésors (oui, oui, un espace où se cachent plein de cadeaux). Responsable de créer ma vie, d’être heureuse, d’oser surtout. Et oser, ça implique qu’on aie pris le temps de faire le ménage dans ses émotions. J’entrevois un énorme panier de lessive qu’on s’apprête à trier ainsi qu’ à plier en vue de ranger soigneusement chacune de ses composante à l’endroit qui convient. Il arrive évidemment qu’on y travaille de façon un peu précipitée…avec le risque d’avoir à y revenir. Sans compter les tremblements de pile (de lessive) occasionnés par des enfants qui passent à côté ou carrément dedans. Je me propose de faire ici l’analogie avec les émotions, car la circonstance s’applique aisément. Donc, en admettant que tout soit rentré dans l’ordre, il est bon de se rappeler au soulagement d’une tâche accomplie, au soulagement de se retrouver de nouveau dans un espace dégagé – en dedans et en dehors. Et c’est à ce moment que, pour ma part, je me rappelle au fait que je suis entrain de marcher sur un sentier aux arômes magiques, où la lumière s’infiltre entre les arbres, explose en zone dégagée et où il fait bon de continuer l’ascension vers le sommet de la montagne.
Bien entendu, la lessive, c’est à refaire au moins une fois par semaine. Et si j’appliquais ça au check up* des émotions, histoire de m’assurer que tout peut s’aligner (et se placer)? Au cas où j’aurai oublié d’exprimer quelque chose…!
*identification des émotions