Quatre journées à textes effacés; quatre parenthèses au quotidien. Trois périodes de sommeil entrecoupées. Puis, je lis, dans un texte de Jean (L’univers de Jean Rochette): ``tout ce qui compte, c’est l’amour« . Mets-en!
D’un coup, les pensées vagabondes, les réflexions, puis les émotions coincées prennent le large et voilà que je me retrouve devant mon téléphone cellulaire et mon ordinateur, réveillée par le son des mots: tout ce qui compte, c’est l’amour.
L’appétit revient, la lumière semble chaude et j’expire l’impatience de ne pas être là où je voudrais me trouver, au moment idéal, simplement. Je réalise que je me contiens pour ne pas exposer cette panoplie d’inquiétudes, de stress et de doutes me traversant l’esprit. Force m’est de constater que je n’y arrive pas très bien: ceux qui m’entourent le ressentent. Assise, repassant les maux de tête de la journée, je me dis que j’aurais aimé prendre et redistribuer le tout plus paisiblement. Tout ce qui compte, c’est l’amour.
Oui, mais on peut compter le temps, le budget, les objectifs, les lieux, les gens à rencontrer, les attentes à satisfaire (envers soi-même comme envers les autres)et davantage…Des facteurs interpellant l’attention et la présence à un rythme susceptible de se déchaîner si on se laisse prendre au jeu. Et comme, en général, on aime bien jouer, je peux confirmer que, de mon côté, je pédale. J’en oublie les bases, les racines, l’essentiel: tout ce qui compte, c’est l’amour.
J’ai souvent eu l’impression d’apprendre en accéléré, de vivre des initiations, de me retrouver face à une nouvelle partie de mon existence comme un trésor dont la découverte recelait de nombreux présents. Chaque fois, j’ai ressenti quelque chose de fort. J’ai cru me rapprocher du sommet de la montagne que j’avais choisi d’escalader. De cette vie dont j’ai souvent rêvé. De rêve en rêve, je me suis retrouvée, accompagnée, à différents palliers. De rêve en rêve, je me suis rencontrée, dans l’individualité, sur les sentiers empruntés. Pourtant, dans les éclairs d’obscurités passagères, de nombreux rappels ont été nécessaires pour me rappeler que tout ce qui compte, c’est l’amour.
On pourra dire que l’on ne vit pas que d’amour et d’eau fraîche (règle générale). J’y consens. Il n’en demeure pas moins que de nombreuses perles de vie, la présence de l’Amour, du conjoint/de la conjointe, des enfants, de réalités que l’on chérit se trouvent, de temps à autre, retranchés dans un espace-poussière parce qu’on ne prend pas le temps de les écouter, de les contempler, de les toucher. Puis, peut-être, au moment où la tête n’en peut plus, on se rappelle qu’on les aime. Tout ce qui compte, c’est l’amour.
C’est la faute au système! C’est la faute aux planètes! À nos blessures! À nos incapacités. On risque tout. « Jetons nos armes. Dénonçons ce que nous avons créé« . Et après? Bien, après il se passe quelque chose. Ils se glissent, les sons oubliés, les sourires qui s’étaient effacés, les fleurs de présence résonnant de coeur à coeur. Elle se créer, l’harmonie. Tout ce qui compte, c’est l’amour.
Alors, comment se fait-il qu’on puisse ressentir, parfois, le pouls d’un volcan qui existe encore? Comment peut-on perdre la trace d’un rayonnement dont la portée étonne? S’égarer et s’en rendre compte? Avec humilité, j’ai envie de croire que l’on n’ose pas toujours s’exprimer. Que l’on préfère, ici et là, imposer le silence à nos coeurs et laisser nos têtes occuper la place, gérer la mise en scène, régler la performance. Jusqu’à ce que s’immisce l’élan ainsi que la racine: tout ce qui compte, c’est l’amour.
La solution m’échappe. Je regrette les instants où j’ai carburé à la pression. Moment présent, dirons-nous. MOMENT PRÉSENT. Oui, d’accord. Cependant, il me reste un temps pour penser, pour redessiner ce que j’aurais aimé partagé. Un souffle pour taquiner le passé et me promettre de ne plus recommencer. Avec l’espoir d’y arriver. Tout ce qui compte, c’est l’amour.
J’en fait une prière, avec l’idée de la transporter, de part et d’autre, le souhait de lire sur toute les lèvres un jour: tout ce qui compte, c’est l’amour.
À savoir si on y parviendra, entre le rêve… et la réalité.
D’un trésor à un autre
Bien sûr qu’on y parviendra. Puisqu’au final, il ne restera rien. Rien d’autre que l’amour. N’est-ce pas tout ce qui compte?
Beau texte Isabelle, tous et chacun peuvent s’y retrouver. Dans le tourbillon de la vie je trouve que c’est l’amour nous ramène toujours à l’essentiel et qui nous recentre sur ce qui compte vraiment.
Oh, oui!
Un grand merci pour votre partage!