Journées d’exploration – Exploration Days

Journées d’exploration – Exploration days

English version below

Photo: Christian, pour la Trail Académie

Les moments qui comptent sont souvent ceux auxquels il peut être facile de ne pas prêter attention. Surtout dans une routine qui roule et qui roule.  Récemment, j’ai eu l’opportunité de participer à deux événements en particulier: le séjour du Trail Académie, dans la région de Lac Beauport et le départ de Jessica Lange pour un long périple de course. Trois journées qui m’ont fait sortit de ma bulle, dans une autre région que la mienne, alors qu’on cherche encore le printemps au coin de la table.  Un temps pour s’ouvrir, pour découvrir autrement.

 

De ces trois journées, je retiens beaucoup de la nature, de l’espace comme des personnes que j’y ai côtoyé.  On parle souvent des gens de la course comme d’une communauté.  J’ai pris des photos dans ma tête et dans mon coeur en pensant à toutes ces couleurs qu’on partageait, le temps d’une conférence, d’un atelier, de découverte de techniques, de sentiers et de morceaux de route aussi. Les deux pieds à Québec, pourtant située relativement près de la région où j’habite, j’ai eu, plusieurs fois, l’impression de ne pas respirer, de jongler avec une migraine qui me plombait dans le moment. C’était un séjour riche en échanges, en partages et en apprentissages et quelque chose, en moi, semblait y réagir curieusement. En réalité, les jours passent et je ne sais pas exactement quoi penser de ce que j’ai ressenti, mais je sais que le choix de me déplacer là-bas pour plonger dans une expérience commune avait son importance.  De nombreux coureurs étaient présents, eux aussi, pour apprendre de l’espace et des gens invités, soient Blaise Dubois, Mathieu Blanchard, Hélène Dumais, Alain Vigneault et Florent Bouguin.  Dans la salle, puis dans les sentiers, Olivier et Jessica, instigateurs de l’événement et fondateurs de la Trail académie, prenaient soin de bien guider ceux et celles qui se présentaient sur place.  Chaque invité avait son bagage, son expérience et sa couleur.  Dans chacun des partages, il se dégageait autant de contenu informatif que d’inspiration.  On en apprend toujours et c’est ce qui nous berce dans le creux des bras de la vie, je crois.  Nous étions nombreux et, je pense, d’horizons fort variés, mais surtout regroupés pour vivre un moment plongés dans l’intérêt qui s’éveille, dans la curiosité ou encore dans la passion de la course en sentier.  Familles, couples et collègues de course, autant de tribus d’espaces et de régions différentes. Des perles de rencontres et d’échanges.  Du beau monde.  Même sous la pluie, alors que le temps était gris.

Entre deux ateliers/conférences, je me suis donné le temps de m’entraîner, au coeur de Québec, la Grande et au village aussi.  J’ai assisté Olivier et Jessica, qui se préparaient pour une longue aventure, soit la réalisation d’un défi qui consiste en une course cumulant vingt-six marathons en autant de jours.  Jessica est partie, lundi matin, les jambes, la tête et le coeur prêts, soufflée par un vent qui lui apportera, je le crois, un renouveau et une complicité partagés avec son conjoint, Olivier.  C’était un départ qui avait quelque chose de fébrile que les enfants – les leurs et ceux de leurs amis – ont partagé avec beaucoup d’excitation.  Ces moments sont transformateurs.  Enfin, on a peut-être le choix de considérer toute opportunité sous cet angle, mais il reste qu’un coup d’envoi ainsi donné, qu’un regroupement de gens qui sont nourris par la même fibre portent en eux, toujours, quelque chose de bien émotif.  Et c’est peut-être ce qui me trottait en tête, ce qui faisait voguer la migraine.  S’ouvrir et se présenter aux autres déloge l’habitude, nous sort d’une zone qui semble, à priori, confortable.  J’ai aussi ressenti une énorme gratitude quant à l’occasion.  Elle me permettait d’aller chercher le fil du passé, de le retracer jusqu’ici et d’observer son chemin.  De décider, ce weekend-là, de ce que j’allais en faire.

J’en suis donc revenue pensive, remplie d’informations et de réflexions.  Depuis mon retour, alors même que la fin de l’année scolaire bat son plein, j’ai l’impression que la partie de moi qui était plongée, littéralement, dans l’anxiété du moment a pris de l’air.  Je ne comprends pas trop et je n’essaierai pas de l’expliquer, mais c’est un peu comme si on avait pris un morceau de casse-tête, qu’on l’avait placé autrement pour enfin découvrir qu’une autre configuration était possible.   Je peux me sentir seule, mais aussi reliée, en quelque sorte, aux gens du Saguenay, aux montagnes du Nord, aux horizons de l’Est et aux paysages de La Réunion.  Tous les chemins se rejoignent, quelque part…

…comme en cette journée de retour au travail, alors que les nuages sortaient de ma tête, où je suis partie à l’entraînement avec tout un tas d’images et d’émotions, encore un peu entre Québec et l’Estrie, entamant l’ascension de l’une des buttes d’Orford.  Alors que je regardais au loin, un arc-en-ciel se dessinait.  Même en grands remous, la lumière trace un chemin.  Toujours.

Un merci tout spécial aux gens qui étaient présents à ce weekend printanier de la Trail Académie, aux organisateur, Olivier et Jessica, aux conférenciers, aux accompagnateurs ainsi qu’à tous ceux et celles qui gravitent autour.

Une pensée pour Jessica, qui court en ce moment, vers son objectif, soit 1117 km à parcourir, pour la cause. (Cervo – recherche en santé mentale).  Pour la suivre: Fondation du Grand Défi Tétrotop, https://tetrotop.com/   .

 

Un énorme merci aussi à tous ceux et celles qui m’accompagnent chaque jour, à mes deux grandes filles, à vous, qui m’encouragez et me soutenez, à Élise Gaudette et Sylvie pour vos bons mots et pour votre aide à la campagne Makeachamp.

 

Isabelle

Lien Makeachamp: https://makeachamp.com/isabellebernier/

 

English version

Exploration days 

Pic.: Christian, pour la Trail Académie

Clue moments can often show up as those we might fail to pay attention to.  Particularly when we’re engaged in a past pace routine.  I had the opportunity, recently, to be part of two events: a Trail Academie Boot Camp, hosted in Lac Beauport, and the departure of Jessica Lange for a long running journey, motivated by the mental health research cause.  Three days that had me moving out from my comfort zone, in a different area, as we are still searching to Spring at the corner of the table.  A time to open up, to discover in another way.

 

From those three days, I got back with a lot of insights from Nature, from the surrounding places, from the people I got to encounter.  We frequently talk about runners groups as a community.  I took pictures in my head and in my heart, thinking about all the colors we shared, during conferences,  technical and discovery workshops in the pathways and route arms too.  Although I’m not living not too far from this area,  both feet in Quebec, I had, quite a few times, the feeling of using my breathe in an non efficient way, to juggle with a headache that would hammer the moment.  It was a beneficial stay, rich in sharings, exchanges and learnings.  Inside, something seem to react curiously to it.  Truly, days are passing by and I’m not exactly sure about what I felt and perceived, but I know that I made the choice to drive up there and dive in a collaborative experience as it is something important to me.  Many runners were also there to learn from the environment and the panel of professionals such as Blaise Dubois, Mathieu Blanchard, Hélène Dumais, Alain Vigneault and Florent Bouguin, all invited for the event. At first in the Community Center and on the trails after, Olivier and Jessica, instigators of the event and co-founders of Trail Académie, were guiding and taking care of the participants.  Everyone had his or her own experience, color and vibe.  Every sharing was offering to people something as much informative as inspirational.  We always keep learning and I think it’s part of what rocks us in the arms of Life.  We were quite a few there and, I think, we coming from multiple places, but mostly gathered to experience in a space where interest, curiosity and/or passion of trail running are fed.  Running families, couples and colleagues, parts of tribes from many areas and spaces.  Treasures made of encounters, talks and runs.  Great individuals.  Even when the rain caught us up, as the weather was grey.

In between two workshops/conferences, I gave myself some time to train, running in the heart of Quebec city and in the village too.  I gave some time to Olivier and Jessica, who were preparing for a long adventure such as the challenge of running twenty-six marathons in twenty-six days.  Jessica left Monday morning with legs, spirit and heart carried by a wind that will grant her, I believe, with a renewed daily life and complicity shared with her partner in crime, Olivier.  That running starting time had something feverish that children, friends and many others shared with excitement.

These moments appear as uniques.  Well, it is ours to consider them likewise, but it remains: something created and powered with that strength, surrounded and fed by lots of inspired ones, carries, always, something related to emotion; it vibrates.  And that might be what was covering up my thoughts, what was waving with a strong headache.  To open up and share with others might put habits out of service, taking us out of our comfort zone which seem, at first glance, safe.  I also felt an enormous amount of gratitude thinking of this occasion.  It was allowing me to go back to the thread of the Past, to read it up to now and to observe what was in between.  Do decide, during that weekend, what I was going to make out of it.

Thoughtful, I came back, filled with reflection and informations.  Since then, even if the end of our school year is running high (going fast), it feels as if the part of me that was held, literally, in an anxiety mode had taken a break.  I don’t really understand and I will not try to explain it, but it was if we had taken a piece of puzzle to put it down in a different way…and eventually discover that another outline was right there.   I can feel I am by myself, but also related, somehow, to people from Saguenay, from the North, from East Side’s horizon and from La Reunion’s landscapes.  All pathways are crossing one to the other, somehow…

…like this day, back at work, as clouds were going out of my head, when I left for training with a whole bunch of images and emotions, still somewhere between Quebec and Eastern Townships, going uphill on one of Orford’s peaks.  As I was looking afar, a rainbow appeared.  Even when the times swirl, Light makes it on the way.  Always.

 

Special thanks to all attendants to the Trail Académie Spring weekend, to promotors, Olivier and Jessica, to speakers, to accompanists and to all those standing around.

A thought for Jessica, running, nowadays, to get to her goal, 1117 km to run, for a cause (Cervo – recherche en santé mentale).  To follow her:  Fondation du Grand Défi Tétrotop, http://www.tetrotop.com/  .

 

Huge thanks to all those surrounding me as well, day after day, to my daughters, to you, encouraging and supporting me, to Élise Gaudette and to Sylvie for all of your words and your help to my Makeachamp campaign.

 

Isabelle

Lien Makeachamp: https://makeachamp.com/isabellebernier/

Quand le regard va loin – Long Distance Sight

Si tu cours, prends le temps de lire ces mots avec la lunette d’un coureur.  

Si tu marches, fais-en de même avec l’esprit du marcheur.

Si tu ne te sens pas sportif, abordes-le avec l’idée de tes occupations en tête.

Et enfin, si tu pratiques d’autres disciplines, apposes-y en le sceau au cours de ta lecture.

Ces pensées s’appliquent en de multiples contextes, chacune à leur façon.

 

Quand le regard va loin

(English version below)

Ce qu’on fait, ce qu’on partage et parfois même ce que l’on croit garder pour soi peuvent avoir une portée.  On sous-estime souvent l’ampleur et la résonance que peuvent avoir nos actes, nos gestes…ce que nous sommes et que nous présentons au Monde.

J’ai vu passer, dans les derniers jours, de nombreux jeunes et moins jeunes qui ont, chacun à leur façon, relevé un défi.  J’en ai entendu parler dans l’actualité, dans le nid de mes lectures, par le biais de mes collègues, de mes élèves, de mes enfants.  À la course comme à la vie, la Terre tremble, souvent, de joie, d’amour et de peur.  De sourires, de fatigue, d’excitation, de tristesse et de colère.  C’est l’encore dont on s’imprègne et qui marque nos réalités, ici et là.

La saison de course est entamée et elle te porte, elle me porte, elle nous transporte vers l’été.  J’ai toujours ce frisson, un peu fébrile, à l’approche de nouveaux défis.  Je me sens fatiguée en ce moment et pourtant, je me plais à penser à tous ces chemins qu’il est possible de tracer en forêt, en bordure de sentier et sur le long des routes, quelquefois.  Parce qu’on évolue dans un espace diversifié.  Parce qu’il y a tellement de couleurs et de possibilités qu’une journée semble bien courte pour explorer tout ce que le paysage peut offrir.  Des points de vue, des plans, des cachettes, des soubresauts saisonniers, des airs de paix et de tumulte qui s’entremêlent aux différentes heures de la journée.

Il y a toujours de quoi s’activer.  Comme ces espaces où l’on a l’opportunité de choisir de se poser.

En courant

En marchant

En créant

En parlant

Ou en silence

En devenant celui ou celle que l’on choisit d’incarner

C’est à toi de choisir; tes enjeux, tes défis, tes apports, ce que tu donnes et ce que tu reçois.  Tu es celui qui trace, qui voit, le vecteur, le noyau.  Même quand la fatigue t’emporte.  Même quand la tête se fait lourde.  Quand tu doutes.  Quand tu t’émerveilles aussi, ici et là.  Que ça dure deux secondes, deux minutes ou deux mois, c’est à prendre.  Parce que ça fait bouger les choses.  Parce que tu déplaces de l’air.  Parce que tu vas y arriver.  Un jour ou l’autre.  Go!

 

Courir en forêt, c’est…

Avoir quelqu’un devant ou derrière soi, ne pas toujours savoir où l’on en est,

Partager un sentier, une mince piste, un air de saison en sentant parfois que le souffle se fait court,

Trouver le pont, le point, le vide en naviguant dans ses pensées et refaire le point, le pont, le vide en rencontrant d’autres coureurs,

Aller de l’avant parce que c’est ce que l’on peut faire de mieux, même quand on se sent un peu perdu,

Trouver les ressources pour continuer quand on a l’impression qu’on pourrait abandonner,

Se rappeler qu’il y a toujours, quelque part, un ravitaillement, un petit coin pour prendre une pause, pour souffler autrement, juste un peu,

Qu’il y aura aussi, quelque part, une source d’eau ou une douche ou une fluidité, dans la progression, à la fin du trajet ou encore un peu plus loin,

Qu’il n’y a jamais qu’une seule façon de gravir les montagnes, qu’elles soient physiquement présentes ou alors créées par notre pensée, en regard de ce que l’on vit, de ce qui nous attend,

Se souvenir enfin que, même s’il y a des cut off, on peut toujours faire son bout, comme on dit.

Il y en  aura toujours d’autres en avant, au même endroit, sur un terrain semblable, et en arrière.  Même quand on ne s’en rend pas compte.  Toi, t’es là, quelque part, l’autre aussi, comme moi d’ailleurs.

Il nous arrive de penser qu’on est seul.  Ça peut être vrai.  Pourtant, on finit toujours par croiser quelqu’un, qu’il s’agisse de son ombre, de son pas, de son regard, de son rythme et du son qui l’accompagne.  Il faut juste tendre l’oreille et ouvrir les yeux.  Particulièrement quand on court à perdre haleine ou qu’on est à l’arrêt.  Deux états.  Deux esprits.  Un équilibre.  Un

 

Un

C’est ce Un-là que tu partages.  Tout le temps.

Toi, tu m’as inspiré quand je t’ai vu courir.

Toi, tu m’as fait sourire quand je t’ai vu te dépasser.

Toi, tu m’as émue quand tu as exprimé quelque chose dans tes mots.

Toi, tu m’as fait réfléchir en interpellant la masse.

Toi, tu m’as tiré de mon sommeil.

Toi, je t’ai suivi, pour trouver ma piste.

Mon sentier, ma trail. 

Ce lieux-là

Celui où le regard fini par aller loin.

Tout près d’ici

Game On

Un merci tout spécial à ceux et à celles qui me remuent, jour après jour.  Aux petits et aux grands, aux élèves, aux parents, aux personnalités publiques et aux personnalités discrètes qui ont un impact, toujours, de près ou de loin.

Merci à ceux qui m’encouragent et me soutiennent.  À ceux qui ont contribué, dernièrement, à ma campagne Makeachamp: Jean-Philippe Turgeon, Véronique Lettre, Carmen Archambault, Alain Lambert, et certains membres de ma famille.

Pour participer à ma campagne Makeachamp:  https://makeachamp.com/fr/isabellebernier

 

Équipe

 Long Distance Sight

(…To follow in few hours!)

If your run, take some time to read these words with a runner’s lense.

If you walk, do it the same way with a walker’s state of mind.

If you’re not feeling sporty, take it with your own leisures and activities in mind.  

And, finally, if you’re practicing other disciplines, go for this reading with this spirit.

These thoughts remain valuable in multiple contexts, in their own way.

La santé, c’est aussi mental – It Matters: Mental Health

La santé, c’est aussi mental

Au milieu de la route, hier soir, j’ai trouvé une perdrix qui semblait hypothéquée.  Je l’ai prise dans mes bras, comme un bébé, en vérifiant de quoi avait l’air sa respiration.  Elle ouvrait la bouche, mais elle ne bougeait pas.  Je sentais bien que ça n’allait pas…Elle a rendu son dernier souffle tout près de moi, le cou cassé, comme si la nature était pressée de la reprendre…mais j’avoue qu’hier soir, j’aurais voulu la sauver.  Parce qu’on était le trente avril et peut-être un peu aussi parce que c’était le jour de l’anniversaire du décès de mon frère.  Il avait aussi abîmé son cou.  Ça m’a remuée.

 

Jessica Lange, courir pour une cause

J’ai pris le temps de lire et d’écouter, cette semaine, les articles et les entrevues qui parlent de santé mentale, de ce projet qu’entreprendra Jessica, le matin du vingt mai prochain, pour la cause, pour remettre à cette fondation, qui oeuvre dans la recherche en santé mentale (Fondation Cervo).  Je constate, au fil des années, que c’est encore un sujet un peu tabou et ce, pour plusieurs.  Même dans le domaine du sport où l’on bénéficie pourtant à y porter une attention toute particulière.  Jessica a choisi de courir vingt-six marathon en vingt-six jours pour ramasser des fonds, oui, mais aussi pour tisser ce fil qui relie les gens, celui qui nous interpelle.  Parce que nous sommes nombreux à être concernés, plus qu’on ne le croit, en fait.  En partant d’une volonté de contribuer et d’aider son frère, entre autres, elle fait le pont avec ce frère ou cette soeur que tu as peut-être, toi.  Avec ton père, ta mère, ton oncle, ta tante…qui sait?

Ceux qui ont vécu ou qui sont encore aux prises avec une problématique en santé mentale sont nombreux.  Certains ne le savent pas.  On peut la considérer comme une étiquette, si on veut, mais je crois qu’on ne peut passer sous silence l’ampleur de la situation.  Au Québec, le nombre de personnes concernée est effarant.  Et ça s’étend partout, en particulier là où l’on oublie d’apprendre à se connaître, à prendre soin de soi, dans ces milieux où l’on oublie de prendre le temps de vivre.  De se donner le droit d’exister, même, parfois.  Et que dire de l’idée d’être heureux?! Cela peut s’avérer être tout un défi, parfois, en fonction de nos choix et de nos réalités.  Réapprendre.  Redécouvrir.  S’exprimer.  Se donner le droit.

Je l’ai déjà écrit: l’anorexie, la dépression et l’anxiété ont fait partie de mon parcours. Je proviens aussi d’une famille où les difficultés en santé mentale, quand j’y réfléchis, étaient un peu comme la varicelle: j’en ai vu plusieurs plonger, partir, se déchirer.  Certains sont revenus et d’autres ne reviendront pas, comme tous les québécois qui font maintenant le choix de mettre fin à leurs jours.  On parle, en effet, d’une personne sur trois qui, chaque jour, fait ce choix dans notre belle province.  Et il existe tellement d’autres problématique desquelles on commence à peine à parler plus ouvertement.  Que ce soit passager ou qu’il s’agisse d’une situation, d’un état qui s’échelonne sur une plus longue période, je crois qu’il est toujours important, voir primordial, d’en prendre soin.  Un jour, on en rira peut-être, mais ce que je perçois, dans le moment, se présente comme un « wake up call », un appel à ouvrir davantage les yeux.  Et quand on le fait, c’est percutant.

La course

Ne serait-ce que dans ces lieux, ces moments où l’on s’interroge sur ce que l’on ressent, ce qui bouge en-dedans et que l’on arrive pas toujours à s’expliquer.  La Clinique du Coureur communiquait, cette semaine, à propos du syndrome dépressif qui suit parfois/souvent une course, une épreuve à laquelle on se sera consacré.  Ce sont des sensations qui varient d’une personne à l’autre, mais je crois pouvoir écrire que nombreux sont les coureurs qui ont pu ressentir une forme de vide quelques jours et parfois quelques semaines après une épreuve.  Parce que c’est hormonal.  Parce que l’adrénaline fini toujours par retomber et qu’on se donne à 100%, physiquement, mentalement et émotionnellement lorsqu’on embarque dans une aventure comme celle-là.  Je crois qu’il faut en être conscient.  Dans mon cas, ça veut dire prendre mes vitamines, mes suppléments, bien manger, bien dormir et me permettre de relaxer aussi, point sur lequel je suis souvent prise en défaut.  J’apprends.  Je travaille à remodeler ma vie, mon quotidien.  C’est aussi à ça que sert l’aventure, peu importe le domaine dans lequel on s’y propulse.  À mes yeux, bouger change les vie.  Il pourra s’agir d’une activité, d’un besoin ou d’une passion qui sont propres à chacun.  Moi, je sais que j’ai besoin de courir.  Même si, pour certains, ça parait fou.  Parce que j’aime courir longtemps.  Parce que j’aime cet espace où je me donne le droit d’être dans l’instant, où je me donne le droit d’être moi-même, juste ça.  Je me sens reliée à la vie.

 

L’extra

« Mais les motivations profondes qui nous poussent à atteindre de grands objectifs sont souvent imperceptibles, même par nous-mêmes, au moment du départ. Car c’est en route vers l’accomplissement de sa volonté que l’on explore et découvre des aspects de soi-même jusque là insoupçonnés, et qui sont mis à l’épreuve autant en relation avec soi-même qu’avec les autres. (…) C’est le chemin qui mène au sommet qui nous permet de nous élever en tant qu’humains. (..) Pour que la victoire existe, il faut que la possibilité de perdre la partie soit présente ».
Mylène Paquette

 

À toute personne qui en ressent l’élan: puisses-tu t’octroyer le bonheur de continuer d’avancer pour que des petites victoires, puis des grandes se dressent, avec toi, sur ton parcours.  Parce qu’il y a toujours, quelque part, cette lumière à laquelle tu aspires.  Ce bonheur dont tu rêves et qui semble peut-être t’échapper lorsque l’effort, l’émotion et la douleur soufflent. Parce que l’été reviendra toujours.

Avec amour

 

Pour contribuer à la cause et suivre Jessica Lange, suivez le lien:  ➡️ www.tetrotop.com ⬅️

Tatouage: Diane Roy, Jean-François et Émilie

ENGLISH VERSION

Health as a Mental Concern

Last night, in the middle of the road, I found a seemingly harmed partridge.  I took her under my arm, like a baby, being careful and listening to sounds or gestures which could reveal breathing.  It’s beak opened up, but it wasn’t moving.  I could feel something was wrong.  Eventually, the partridge offered its last breath with a broken neck, close to me, as if nature would be in a hurry to have it back…but I must admit that last night, I would have appreciated to be able to save it.  Because we were on April 30th and maybe also because it was the anniversary of my brother’s death.  He had also damaged his neck.  It moved me.

 

Jessica Lange, Running for a Cause

This week, I spent time reading and listening articles and interviews on mental health’s topic, about that project Jessica is soon going to run for, on May 20th, for a cause, to offer donations to a foundation, researching for mental health (Fondation Cervo).  As years go by, I consider this subject as some sort of  taboo to the eye of a lot of people.  Even in the sports field, where it’s really important to pay attention to it.  Jessica chose to run twenty-six marathons in twenty-six days to raise money for the cause, yes, but it also has a side effect, which I see as a way to connect everyone to the other and reaching the knot that speaks to us all.  Because we are quite a number of people concerned , more than we used to think, I guess. Starting with a strong will to help her brother and to contribute, among other things, she might be opening the door to this brother or this sister of your own.  To your mom, your das, your aunt or your uncle…who knows?

Those who experienced something like it, in the past, or those going through it at the moment are numerous.  Some of them aren’t aware of it yet.  We can tag it and make it as a strange branding name, but however we deal with it, I think we cannot bypass the situation or make as it if wasn’t an actual reality nowadays.  In Quebec province, the number of concerned persons is alarming.  And it’s growing everywhere, particularly in those spaces where we forget to get to know ourselves, to take care of our bodies, hearts and souls, where we might also eventually forget to take the time to live, for real.  To give ourselves the right to be here, to take place, to ground.  And what could we add concerning happiness?  It could represent such a challenge, sometimes, depending on our choices and realities.  Relearn. Rediscover.  Express ourselves.  Give ourselves the right to…

 

I already wrote it: anorexia, depression and anxiety have been part of my path.  As I think about it, I can see that I come from a family where difficulties related to mental health concerns were like chicken pox: I saw many diving in, going away, tear up themselves…Some came back and others will never be, as those many Quebec people (and around the world) choosing to end their earthly pathway somewhere between here and there.  We’re talking about one on three person, every day, who chooses to let go of life in our little province.  And there are so many other issues on the track, and we just start to talk in a more opened way about them.  Whether it is for a temporary moment or whether it goes along and stretches out in time, I think it’s always important to take care of it.  We might laugh about it one day, but what I can observe now is that we’re extending some sort of wake up call, some of us manifesting that it could be quite something to open our eyes and see.  And I am convinced that, once we do so, it’s crushing…

 

The Run

Wouldn’t it be in those places, in those moments we are wondering about what we feel, what is moving inside and what we’re not able to explain ourselves yet.  Earlier this week, The Running Clinic was sharing about the depressive syndrome which is sometimes taking over after a running event, a a challenge a great amount of energy had been put into.  These are sensations which vary from one person to the other, but I think I can write that many runners have felt those sensations, like some sort of emptiness, going from few days to weeks after the event.  Because it involves hormones.  Because adrenaline always makes it way to the end when we give all we have physically, mentally and emotionally, to an adventure like one of these.  It is part of the game.  In my case, it means being steady with healthy habits, good food, vitamins, supplements, good sleep and relaxing time…last points for which I’m sometimes loosing it. I am learning.  I work on about shaping everyday’s life better.  It is also what adventure speaks of, whatever the area we’re working in, propelling ourselves.  In my eyes, moving changes lives.  It could talk of an activity, a need or a passion that speaks to someone.  I know I need to run.  Even if for some people, it looks strange.  Because I love to run for hours.  Because I love this space where I give myself the right to be in the moment, where I give myself the right to be me. Only.  I feel connected to life.

 

The Extra

« But profound motivations pushing us to reach big goals are, quite often, imperceptibles, even by ourselves, at the time we begin or start something somewhere.  It’s on the way to the accomplishment of our will that we explore and discover aspects of oneself, unconscious until then, put on the table, like trial, weaving relations with ourselves as with others. (…)  It is the path that leads to the summit that elevates us as human beings.  (…) As for victory to exist, to have its space, the possibility to loose the game has to be there too ».

Mylène Paquette

(Free translation, Isabelle)

 

To everyone feeling something or somehow like it: may you offer yourself the joy and happiness to keep going, forward, so that small victories first, an then bigger ones come your way.  Because there is always, somewhere, this light you’re wishing for.  This happiness you’re dreaming about and that seems to hide when effort, emotions and pain are blowing.  Because Summer will always be back.

With Love

If you wish to contribute to the cause and follow Jessica Lange, follow the link:  ➡️ www.tetrotop.com ⬅️