Les guerriers de tous les jours – Warriors of Everyday

Les guerriers de tous les jours – English Version Below

Ils et elles se sont présentés(es), en ce début de juin, sur la ligne de départ.  Il s’agissait de l’un de ces matins où les arbres éclairent par leur verdure. Où les oiseaux pépient, le soleil brille et où il arrive que les souffles se fassent plus ou moins calmes. Même si des sourires s’affichent, il se passe, dans ces moments d’attente et d’anticipation, une forme de trac.  Ils étaient nombreux.  Certains prenant le départ du samedi, au Trail de la Clinique du Coureur, d’autres s’élançant sur celui du dimanche, au Five Peaks d’Orford alors que d’autres encore s’entraînaient en zone dépourvue de dossards.  On comptait des femmes, des hommes et des enfants.  Leur point commun? Ils sont devenus coureurs.

Ce samedi-là, au petit matin, l’entraînement avec quelques groupes de coureurs m’attendait, à Orford.  Avec grand plaisir, nous nous sommes amusés à faire nos intervalles en montagne.  Alors même que tous commençaient à bien sentir leurs cuisses, des départs se succédaient au Lac Beauport.  J’ai quitté mes collègues, au terme de l’entraînement, pour prendre la route afin de rallier le site du Trail de la Clinique du Coureur.  J’y suis arrivée au moment où ceux et celles qui s’exécutaient sur de longues distances commençaient à franchir la ligne d’arrivée.  Comme un cheveu sur la soupe, je me suis plantée le long de la ligne d’arrivée afin d’encourager ceux et celles qui avaient tant peiné…parfois en souriant, parfois en grimaçant aussi.  C’était un parcours relevé, tant au niveau du rythme que du tracé.  Le soleil plombait et la terre offrait encore ses zones boueuses comme des passages obligés pour « se faire maquiller un peu ».  Certains semblaient en avoir arraché plus que d’autres, portant le flambeau de leur accomplissement à bout de bras, mais tous avaient, au visage, la trace de leur expérience.

L’arrivée des premiers est toujours acclamée.  Accomplissement et phénomène, ce moment marque les esprits. À la sueur de leur front, ils obtiennent une place sur le podium.  En ce beau samedi, au Trail de la Clinique du Coureur, les souvenirs n’y feront pas exception.  Guerriers et guerrières se sont présentés avec une énergie consumée et empreinte d’un regain de férocité.  De joie et de douleur.  De fierté et d’admiration.  Puis de nombreux autres coureurs se sont mis à apparaître le long des bannières et des clôtures qui annonçant la fin du parcours.  Bien que la foule, autour, se soit peu à peu dispersée, on applaudit ceux et celles qui arrivent.  Certains se font plus discrets que d’autres.  Dans tous les cas, ce sont des passages, des moments, des arrivées remplis d’émotion.

Comme une meute, du premier au dernier, ils courent.  Ils auront peut-être marché un peu, le long du trajet, mais ils y seront arrivés.  Qu’ils soient en tête, au milieu ou à la queue du peloton- à moins d’une urgence médicale – ils posent le pied sur la ligne d’arrivée, scotchée au sol comme une frontière qui titille l’endurance aussi bien que la force.  Chaque fois, c’est émouvant.  J’apprécie tout particulièrement le fait de pouvoir prendre le temps d’encourager et d’applaudir ces gens qui arrivent, peu importe le moment, le temps au chrono, l’âge ou même le statut.  On peut ressentir l’intensité et la profondeur que ces défis sont susceptible de représenter ou d’incarner en voyant arriver ces coureuses et ces coureurs qui en ont fait un défi de tous les jours.  Chaque paire de pieds qui avance et qui parcourt son chemin, à sa façon, porte sa victoire.  Que le coeur s’en aperçoive et décuple l’importance de cette réalisation est un choix qui appartient à chacun.  Enfin, avec mes yeux et avec mon coeur à moi, ce samedi-là, au Lac Beauport, j’ai vu des centaines de gagnants. J’en suis repartie avec un sourire aux lèvres, prête pour assister à un nouveau départ, au petit matin.

Un petit morceau de nature

Dimanche.

L’air était chaud et pourtant, il se faisait encore tôt.  Alors que je buvais mon café, je pensais à tous ceux et celles qui s’apprêtaient à prendre le départ pour une autre longue course.  L’équipe de Five Peaks (branche Québécoise) accueillait, dans une stationnement creusé entre deux touffes d’arbres, une famille de coureuses et de coureurs qui se préparaient à un parcours montagneux.  Certains prenaient la navette pour un trajet un peu moins long alors que d’autres s’embarquaient dans la totale…même pas peur!  À Orford, le Parc National est un refuge qui abrite de nombreuses espèces, traileurs (coureurs en sentier) inclus.  On ne s’y aventure pas souvent pour un petit moment…parce que c’est trop beau, parce que les sentiers se prolongent, parce que le dénivelé s’avère fort tentant, etc.  Il y a toujours une bonne raison pour courir, peu importe où l’on se trouve, en fait!  Avoir l’opportunité de progresser sur un parcours plus officiel, dans un secteur protégé, c’est comme entrer dans la caverne d’Alibaba…en mieux.  Hors, en ce deuxième matin de weekend, ils était présents.  Prêts?  Pour la plupart, j’imagine.  Certains allaient assurément trouver leur lot de surprises en chemin, mais, dans tous les cas, le parcours en valait la peine.  Je me suis rendue au départ de l’une des sections, celle correspondant à la mi-chemin pour le long trajet et au départ pour ceux du demi.  Le lieu était magnifique.  Les préparatifs, simples.  Pas de fioritures. Des rires, certains airs un peu nerveux, mais, encore là, bien présents.  Donné au pied d’une immense chute d’eau, j’ai pris le temps de saluer chaque coureur, chaque coureuse avant de repartir.

Dans le cadre de mes fonctions de ce dimanche, j’ai visité quelques points clés de la course.  Il y avait toujours une ambiance remplie de coeur.  Plus la journée avançait, plus les aventuriers portaient leur fatigue, mais ils arboraient tous un air guerrier aussi: concentrés, fixés sur la tâche et les besoins du moment.  Un sourire au passage, une pluie de sueur et beaucoup de détermination.  Comme dans chacune de ces courses où l’on se donne à fond, le temps passe et l’on existe, d’un moment à l’autre.  C’est une dimension bien particulière.  Accompagnatrice plutôt que participante, pour une deuxième journée, je constatais à quel point on évolue dans un univers bien à soi, sauvage et partagé avec les autres personnes ayant elles-aussi entrepris l’aventure.  C’était fascinant.  J’aurais aimé y être, mais, en même temps, le fait de pouvoir être là pour les autres me paraissait comme un énorme cadeau.  Éventuellement, j’ai entrepris le trajet à rebrousse-poil, en courant parmi les rochers et les arbres afin de croiser ceux et celles qui se dirigeaient vers la fin du parcours.  J’ai réalisé à quel point un petit geste, parfois, peut faire du bien.  Un sourire, un peu d’eau, tendre la main, être là, tout simplement.  Ralentir parce que j’ai envie d’offrir un coup de main.  Raccompagner une amie.  Encourager de féroces compétiteurs.  Respirer.  Un dimanche en journée de canicule qui offrait son regard vers l’été.  J’ai vu des gens tomber, abandonner, rigoler, se sentir à bout et pourtant, encore une fois, tous et toutes ont pris la vie à-bras-le-corps pour avancer.  Même en situation de difficulté.  J’admire chacun et chacune d’entre elles.  J’admire les bénévoles.  J’admire les organisateurs et les élites aussi.  Les yeux grands ouverts, ils ont plongé, à leur rythme.

À leur rythme, ils ont saisi un flambeau qui représentait un rêve, un objectif, une manifestation personnelle, un élan.  Comme un oiseau, comme une bête, l’instinct éveillé.  Un pas devant l’autre, maintenant.  Un pas devant l’autre, encore et encore, jusqu’au fil d’arrivée.  À tous ceux et celles qui ont pris part à ces événements – le Trail de la Clinique du Coureur et le Five Peaks Orford, le weekend dernier, je vous lève mes runnings. 

À tous ceux et celles qui prendront part à un autre défi, prochainement ou au cours de la saison, Go, go, go!  Faites-vous plaisir.  Dépassez-vous.  « Puissent vos rêves parler plus fort que vos peurs« .  Parce que c’est ce qui compte.

 

Une pensée toute spéciale pour Chantale, Jocelyne, Caro Boudriau et Meg-Ann, qui m’ont impressionnée par leur force et leur vulnérabilité à la fois.  Championnes!

 
Isabelle 

 

#LaCliniqueduCoureur

#GuerriersDuGrandRaid

#FivePeaksQuébec

#Trailforlife

Warriors of Everyday

As June was taking over the place, they got ready, on the starting line.  It was one of those mornings where trees would light up the way with their new greens.  Where birds would be singing as the Sun would offer us its rays and where, sometimes, breathes would appear as agitated. At that moment, even when smiles would show up, there might be something going on around, such as anticipation and stress.  They were quite a few.  Some going for a well known race on Saturday morning, at  Trail de La Clinique du Coureur (Running Clinic’s Trail), others getting ready for Sunday’s adventure, Orford’s Five Peak’s as some others would train in a different space, out of a competitive mindset.  There were women, men and children.  What did they have in common?  At one point, they became runners.

Early, on that Saturday morning, I was helping on a training with groups of runners, in Orford.  Pleasure on the go, we had fun going forward, practicing intervals all together, right on the mountain.  As people could feel their thighs, I thought about that time, which was calling, far away – in Lac Beauport – race cue.  Morning getting tired, I got ready to leave my colleagues to get on the road and drive to the Running Clinic’s Trail (Trail de la Clinique du Coureur).  I made my way to destination on time to witness some of the first arrivals.  I decided to steal a spot close to the Finish Line to cheer up those who had made their way up to that point, smiling or not.  It was a demanding path, as much for rhythm than route.  The Sun was high up and the ground was offering muddy areas as a-must-to-jump-in just to get a bit of make up.  Some runners were likely more wounded or more exhausted than others, carrying their accomplishment with all of their being, their presence, but all of them had, tattooed in the face, the experience.

First runners are always acclaimed.  Accomplishment and phenomenal venue, this moment creates an imprint in all present minds.  With a great deal of challenge, they access to the podium.  On this sunny Saturday, at Running Clinic’s Trail, memories aren’t falling appart.  Warriors came in with a consumed energy, fed with a building ferocity.  With Joy and Pain.  With Pride and admiration.  Then, many other runners got the the end, running along banners announcing the Finish Line.  Event if the number of supporters was decreasing, there, every new runner had its applauds round.  Some were more shy than others.  In all cases, those passing moments, those arrivals were flowering with emotion.

 

 

 

(In progress)

 

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