Le calendrier de Noël a ouvert toutes ses cases. Il a rencontré les gens qui l’attendaient, s’est laissé porter par toutes sortes de musiques. Au jour le jour, en rétrospectives ou en percées d’anticipations, le temps avance. Habituellement, j’en profite pour réfléchir un peu plus fort. En ce moment, pourtant, ça ne me dit rien qui vaille: vouloir me mettre à réfléchir égale avoir la migraine ou m’endormir avant.
Les journées s’habillent de façon printanière. Le printemps est ma patrie, mon noyau, mon cordon ombilical. Ce moment où tout commence, renaît, en région, me fait l’effet d’une nouvelle vie. Décembre s’apprête à faire place à janvier et je sais bien qu’il faut s’attendre, au Québec du moins, à ce que la neige et les grands froids reprennent le dessus. Quoi qu’il en soit, l’élan du moment et toute la douceur qu’ils transportent me font du bien. Je réalise que je n’aime pas les fins. Je n’ai jamais aimé fermer une porte. J’ai toujours eu l’impression que, même quand on meurt (littéralement – physiquement – ou métaphoriquement) on est encore là.
J’aime ce qui commence. J’aime les débuts. Tout comme je me sens fascinée par la lumière, ses jeux dans le ciel, au cœur de la nature, parmi nous. Sa présence diurne, comme son halo nocturne, me semblent regorger de vie. À mon avis, la lumière, c’est un peu de ce qu’on cherche, avec récurrence. La vie. Même quand on en doute. Ou lorsqu’on ne s’en aperçoit pas.
Sans en faire une rétrospective, j’ai réalisé, au cours des dernières semaines, que je ne prenais pas encore le temps de m’offrir du temps. Que chaque minute, tant que j’avais les yeux ouverts, pouvait être occupée à penser, à agir et à travailler pour une raison ou pour une autre. Que je ressentais un besoin pressant de réapprendre ce que signifiait le mot « relaxer » et « repos ». Sans culpabilité. Avant de sombrer dans un sommeil plus ou moins régénérateur. Prendre soin de ces moments où l’on se permet d’être soi, de s’asseoir, de se demander quoi faire m’est apparu comme un impératif. Je ne dispose pas souvent de cette opportunité et lorsque c’est le cas, je m’empresse de la meubler. Parce qu’il y a tellement à faire, à accomplir, à comprendre, à apprendre. Vous voyez? La liste est interminable. Peut-être est-ce positif…enfin, qui d’autre que soit pourrait manifester l’importance de cet état de fait? La famille, les amis, oui, oui, mais je pense que le déclic doit se faire, à un moment ou à un autre, à l’intérieur de soi.
En ce qui me concerne, c’est toujours une histoire d’endurance. J’y vais jusqu’à ce que je n’en puisse plus pour découvrir que je peux encore. Il est vrai que cette réalité pourrait valoir son pesant d’or. Par contre, je constate que ces moments où je me permets de m’asseoir et de créer – ou simplement de m’asseoir…avant de tomber de fatigue – ont quelque chose d’unique. Ce sont eux qui me permettent de voir naître tout un tas d’idées ou encore d’appliquer et de mettre en pratique toutes celles que j’ai eu en courant, lors de mes sorties sur route/en sentier. J’ai un cerveau hyperactif. J’ai un coeur qui s’hypertensionne. Soit. J’ai quand même le droit et la possibilité de me créer un quotidien qui ait du sens. Parce qu’oublier de prendre le temps conduit, inévitablement, à l’impression que le sens n’est plus. Hors, j’ai quarante et un ans et j’ai envie de discerner, de choisir ce qui est porteur de sens. De pouvoir alimenter ce qui l’est et de grandir avec. J’ai besoin de sentir que j’avance avec la vie et non en luttant pour elle.
Omettre de s’accorder le temps qu’il faut (peu importe de quelle dimension il s’agit) est toujours très coûteux. Bien au-delà de la question du budget. J’en ai fait l’expérience. Je ne possède pas la science infuse, comme on dit, mais je sais qu’on ne retire aucune satisfaction à »faire ce qu’il faut parce qu’il le faut ». Il ne subsiste aucun bénéfice quant au sens alors qu’on efface quelque chose de précieux: le vrai moi. Cette portion de soi qui a une place à occuper: la sienne. La mienne ou la vôtre. Bien entendu, ce sont des questions qui parlent de perceptions. Bien entendu, il arrive qu’on ait à se débrouiller. Il importe de le considérer. Ce que je vous et nous souhaite, en premier lieu, est de pouvoir évoluer en nous sentant centrés (ce qu’on appelle »être sur son X ») à temps plein. Que les moments qui font du bien deviennent légion et qu’on s’inspire, encore et encore, consciemment les uns des autres pour aller vers nos rêves, même lorsqu’ils semblent illogiques ou incompréhensibles.
J’ai compris qu’on ne peut pas tout expliquer, pas plus qu’on ne peut tout calculer. L’imprévu, le feu, la tempête et les jours ultra ensoleillés feront toujours partie de nos calendriers. Ce que j’ai envie de m’offrir, par contre, pour 2020, c’est le plaisir de me permettre de vivre ces nouveaux départs, ces commencements, de croiser, puis d’emprunter ces portes debout, l’énergie renouvelée, de prendre le temps d’allumer et de souffler sur mes bougies avec l’ardeur de l’autrice, de la blogueuse, de l’aventurière, de l’athlète, de l’artiste, de la maman que je suis et que j’aimerais voir sourire davantage, rire à gorge déployée et respirer plus calmement. Une introvertie dont les portes peuvent être grandes ouvertes.
Parce que j’aime communiquer.
Parce que j’aime partager.
Et que je formule aussi le souhait, de tout coeur, de le vivre pleinement.
Je souhaite, enfin, inspirer mes enfants à vivre, simplement, avec bonheur.
À Être, heureux
…Après tout, c’est ce qui compte vraiment.
En vous en souhaitant tout autant, à votre façon, pour cette nouvelle année.
Vivons l’hiver comme si c’était le printemps!