Je ne suis pas triathlète. C’est évident. Et pourtant, d’année en année, d’événement en événement, je ne peux m’empêcher de plonger, au travail, à même ceux-ci avec admiration. Nous sommes nombreux, je crois, à contempler les accomplissements de ces athlètes qui sortent de l’ordinaire et qui osent entreprendre des parcours parfois extrêmes. Le Canada Man/Woman offre une incroyable opportunité d’en être témoin, de près ou de loin. Et c’est dans ce cadre que j’ai posé le pied dans les sentiers le premier weekend d’octobre.
Faire partie d’une équipe-terrain où les femmes prennent tranquillement leur place me fait penser à toutes ces athlètes qui osent s’inscrire, puis affronter les défis sportifs avec autant de verve et de passion que leurs collègues masculins. Voir, de plus en plus, des femmes qui complètent leur parcours au-devant, qui s’avancent, confiantes, offre une étendue de rêves, de possibilités, de réalisations qui font partie d’une ouverture, d’une progression qui me paraissent cruciales.

Mettre en lumière
Permettre au temps, aux gens d’ancrer la diversité, l’inclusion et l’équité au quotidien, de laisser pousser, puis s’épanouir chacun.e offre autant d’étoiles à dessiner qu’on en voit pendant ces nuits aux milliers d’astres suspendus là-haut. Observer la volonté des athlètes et leur engagement non seulement relativement à l’effort lors de la course, mais bien souvent pendant l’année (ou les années) qui la précède aussi, puis les mois qui suivront me permet de croire que nos routines, nos modes de vie sont en constante transformation.
Ouvrir la porte à des réalités différentes, à des conceptions qui sortent du cadre pour créer un monde qui nous ressemble davantage. Contribuer au développement de mouvements et de communications propices à développer encore l’accessibilité pour celles et ceux qui le souhaitent. Promouvoir nos secteurs d’activité comme autant de plateformes où il y a tant à bâtir, à explorer pour arriver à mieux collaborer. À co-exister, tout en lumière. Nous avons tant à faire, encore une fois.

Xtri World Tour
Travailler sur le terrain dans le cadre d’un triathlon extrême se présente, chaque fois, comme une occasion d’être témoin, mais aussi de contribuer à ce changement. On me demande souvent si je compte m’inscrire à un tel événement en tant qu’athlète, mais je n’ai pas encore réussi à concevoir comment j’arriverais à insérer cette combinaison de pratiques dans la routine familiale, pas plus que je ne suis en mesure de m’offrir ce luxe en termes d’investissement financier. J’y arriverai probablement un jour, puisqu’il est difficile de ne pas souhaiter le vivre en observant la belle folie que représente, à mes yeux, une telle aventure. Y œuvrer jour et nuit pour participer à faire de cette course un événement totalement mémorable me permet d’y goûter autrement. Et je ne peux que me laisser porter par autant de présences, d’énergies contagieuses. Il s’en passe de toutes les couleurs, à tous niveaux lorsque prend place ce genre de défi. Les installations, les arrangements techniques, le planning global et en détail, la sécurité, les ravitaillements, la gestion des équipes de travail, de bénévoles, de soutien, etc. À l’image de chacun des événements qu’il nous est donné de voir se déployer, peu importe le secteur d’activité, c’est tout un monde qui se met et place et qui évolue avec l’athlète ayant choisi de s’y plonger pour quelques heures ou encore quelques jours. Une dimension extraordinaire qui engendre une réalité extra mémorable, à coup sûr.
Le triathlon extrême, plus particulièrement dans le cadre du Xtri World Tour, est voué à permettre à celui et à celle qui s’y inscrivent d’aller au-delà des limites ou des conceptions qui seraient propres à tout triathlon. D’un œil extérieur, ou d’observatrice, je dirais que ceux et celles que l’on y côtoie ont particulièrement à cœur d’en faire le défi de l’année. Et s’il ne s’agit pas du seul qui se voit entrepris en ce sens, et bien c’est souvent parce que cette discipline est celle qui les occupe à temps plein (athlètes professionnels). En ce qui concerne le format long (Xtri), près de sept kilomètres de nage en eau libre, cent quatre-vingts kilomètres de vélo et quarante-deux kilomètres de course à pied, majoritairement en sentier, proposant des tracés au dénivelé positif respectable à vélo comme à pied, sont à franchir afin de parvenir au fil d’arrivée. On parle de l’atteinte du sommet du Mont-Mégantic en posant les pieds sur le tapis rouge qui conduit à l’Observatoire, l’arrivée. Les athlètes y parviendront en cumulant les heures et les résultats varient, approximativement, entre 11 heures et 24 heures, en principe, puisque l’objectif est d’avoir atteint le sommet avant minuit. Certains mettront des minutes supplémentaires au compteur, mais c’est avec autant d’émotion et de plaisir que l’équipe les accueille, chaque année, au sommet.

Endurance Aventure
Les projets d’Endurance Aventure se multiplient depuis quelques années. Le Canada Man/Woman en fait partie et il procure, assurément, un sentiment d’accomplissement hors du commun à tous ceux et celles ayant eu l’opportunité de s’y trouver, que ce soit dans le cadre d’une participation, d’un rôle de soutien, de bénévolat, de travail ou en tant que spectateur.trice. Il y règne, chaque année, une ambiance électrisante. Et c’est peut-être un peu ce qui nous tient éveillés alors que les heures passent. Ce qui permet à l’événement de se recréer d’année en année, d’en inspirer d’autres et de souhaiter que l’on puisse les vivre ou les visionner à l’échelle de la planète.
Vivre un peu – ou beaucoup – la Xtri Fever, c’est adopter la passion qui s’en dégage et trouver son écho en soi. Je me plais à imaginer que c’est ce que je partage avec mes collègues de chacune des unités opérationnelles, de l’équipe média et de l’équipe médicale. Lorsque le chronomètre s’arrête, que le dernier participant est rentré et que les bénévoles quittent la scène, nous nous affairons à clore le tout avec un élan presqu’aussi vif (la fatigue nous tire l’oreille) que celui qui nous habitait au départ. Je sais que nous avons hâte à la prochaine fois. Je sais que nous serons là, au départ, pour allumer les flambeaux. Et je rêve, en repensant à chacun des moments des derniers jours, voire des dernières semaines, de voir encore une multitude d’étoiles dans les yeux des participants, même lorsqu’ils sont exténués, mais aussi dans ceux de nos coéquipiers, des membres de l’organisation et des fondateurs.
Parce qu’il y aura, toujours, quelque chose de magique dans le fait de s’investir dans l’aventure qui passe. Comme une aurore boréale, elle s’inscrit par le caractère magique de son apparition, de son mouvement et nous rappelle à ce que l’on ne peut pas toujours ou complètement s’expliquer. À ce que l’on veut vivre encore pour rêver, pour créer, pour bouger, pour se dépasser et oser trouver, autrement, son équilibre.
Félicitations à tous les athlètes de cette édition 2021, à tous les collègues, à toutes les équipes de soutien et à l’organisation! Que la prochaine année en soit une où atterrissent toutes les idées qui n’attendent que nous.
Isabelle
