Prendre le pouls de sa sensibilité pour y laisser atterrir sa présence et respirer ce qui a besoin de faire son chemin avant d’émerger, de se couler dans la terre, de s’ancrer ou peut-être encore de s’envoler.
Souligner la valeur d’un moment qui n’existe qu’une fois, en de multiples dimensions, et croire qu’on peut lui offrir la dignité, le respect et l’attention qu’il mérite pour qu’il soit, tout simplement, avec soi.
Peu importent les croyances, peu importent les absences ou les divergences
Tracer une voie, dans la simplicité, et cultiver son jardin intérieur pour, peut-être, donner naissance à la reconstruction de celui qui nous entoure, de tous ces petits et plus vastes mondes qui attendent une conscience à laquelle nous ne nous sentons pas toujours reliés.
En saisir l’occasion, c’est aussi se poser. Ne serait-ce que pour l’un de ces instants. Les modalités nous permettant de développer nos aptitudes en ce sens semblent s’être multipliées au cours des dernières décennies, alors que nombre d’entre elles existaient déjà, dans un espace de secret relatif. Peut-être ne nous paraissent-elles que plus accessibles maintenant qu’il y a cent, deux cent ou même mille ans. Nos voies de communication en ont facilité l’accès. Tout comme les bouleversements, qui nous remuent parfois au point de considérer, comme on le ferait en cas de crise, de traumatisme, de passage, des avenues que nous n’emprunterions pas à première vue.
Il y a plus de vingt ans, j’ai plongé: des arts visuels au Falun Dafa (image) en tendant la perche vers le QI Gong, du Reiki aux Kirtans dans un ashram, en passant par la méditation pleine conscience, la respiration, le travail de vision et de connexion, pour renouer avec la danse, la course, etc. L’ultime source de rappel à la vie, en ce qui me concerne, demeure la nature, l’environnement sauvage, le calme des espaces où la conversation se fait autrement. C’est en partie ce qui m’a permis de reprendre le fil d’une conversation avec cette vie, de communiquer au-delà des silences, d’étendre ce désir que j’ai de dire, de faire lumière, d’encourager la clarté, l’authenticité, la transparence. Oui, il arrive que ce soit inconfortable. Oui, ça peut déranger. Des portes se ferment, d’autres s’ouvrent et les coins d’ombre propices à dissimuler disparaissent peu à peu. Soit.
Choisir de vivre, à mes yeux, implique de s’habiter pleinement pour soi-même, d’apprendre à grandir avec chaque rite de passage, de faire amende honorable, en toute humilité. Choisir de vivre, c’est faire l’offrande de soi au monde, à sa façon, afin que nous puissions construire encore. Prendre soin, générer la communication, prendre conscience de nos jugements, développer, faire face aux tabous, entendre et écouter, accueillir, être, aussi pleinement que possible en la circonstance.
Je tomberai, nous tomberons encore.
Et nous nous relèverons. Dans mon imagination, avec des racines, avec des ailes, pour témoigner à notre monde la gratitude d’exister dont il nous a fait cadeau. Dans mon imagination, le cœur grand ouvert et les yeux empreints de cette profondeur qui nous permet de naviguer plus loin.
Ici, ailleurs
To take the pulse of our sensitivity in order to let a presence land there and breathe in what needs to make its way before emerging, to sink into the earth, to ground with it or perhaps to fly away.
To underline the value of a moment that exists only once, in multiple dimensions, and to believe that we can offer it the dignity, the respect and the attention it deserves so that it is, quite simply, with us.
No matter the beliefs, no matter the absence or divergence of them
To trace a path, in simplicity, and to cultivate our inner garden in order, perhaps, to give birth to the reconstruction of that which surrounds us, of all those small and larger worlds awaiting a consciousness to which we do not always feel connected.
Seizing the opportunity is also about taking a break. If only for a glimpse, a tiny bit of these moments. The modalities allowing us to develop our aptitudes in this regard seem to have multiplied during the last decades, whereas many of them already existed, in a space of relative secrecy. Perhaps they only appear as more accessible to us now than a hundred, two hundred or even a thousand years ago. Our means of communication have facilitated their access. Just like the upheavals, which sometimes move us to the point of considering, as one would in the case of a crisis, a trauma, a passage, avenues that we would not take at first sight.
Over twenty years ago, I dove from visual arts to Falun Dafa (image) to QI Gong, from Reiki to Kirtans in an ashram, to mindfulness meditation, to breathing practices, vision and connection work, dance, running, etc. The ultimate reminder of life, as far as I’m concerned, remains nature, the wilderness, the quiet of spaces where conversation happens differently. This is part of what has allowed me to pick up the thread of a conversation with this life, to communicate beyond the silences, to expand this desire I have to say, to shed light, to encourage clarity, authenticity, transparency. Yes, it can be uncomfortable. Yes, it can be disturbing. Doors close, others open and the shadowy corners that are conducive to concealment disappear, little by little. So be it.
As I see it, choosing to live, implies living fully for oneself, learning to grow with each rite of passage, making amends, with humility. To choose to live is to offer ourselves to the world, in our very own way, so that we can build again. To care, engage communication, become aware of our judgments, develop, face taboos, hear and listen, welcome, be, as fully as possible in the circumstance.
I will fall, we will fall again.
And we will rise, somehow, too. In my imagination, with roots, with wings, to show our world the gratitude for having been given a life to grow. In my imagination, with our hearts wide open and our eyes filled with the depth that allows us to sail further.
Here and everywhere else