Être femme et être mère

Être femme et être mère pour un instant ou pour toute la vie

Accepter de jouer ce rôle et de devenir celle qui veille sur la vie semble encore auréolé de mystère. Je n’ai pas trouvé les réponses à toutes ces questions qui voyageaient dans ma tête lorsque j’étais en train d’aillaiter mes enfants, lorsque je caressais leurs cheveux, que je frictionnais doucement leurs petits pieds pour les aider à trouver le sommeil, lorsque je les portais, pendant de longues heures, appuyés sur ma poitrine.

Accompagner mes enfants et ceux des autres le long de leur parcours de vie abreuve une source infinie de questionnements, mais aussi de croyances à détricoter et d’autres à faire fleurir.

Effeuiller les journées, puis les nuits pour croire qu’il est possible d’y parvenir et de faire, d’une volute de solutions, des oeuvres immuables. Penser qu’un état, un choix, un lieu ou un acquis peuvent prendre des airs de permanence. Courir au sens littéral comme au sens figuré pour faire du vent, pour faire grandir, parfois pour générer un esprit empreint de vie…autrement. Ralentir, comme on aborde un temps de repos, pour relater les événements qui sont écrits dans les mémoires, pour respirer le parfum du quotidien et prendre dans nos bras ces rêves qui poussent ou qui s’éteignent avec ceux et celles qui nous entourent.

Enraciner

Capter le pouls de nos essoufflements

Retrouver le temps qui n’existait plus, puis, un jour, perdre celui que l’on croyait devenu allié

Être femme, être mère pour un instant ou pour toute la vie

Cultiver le sens quand il est encore endormi en choisissant la confiance

Douter encore parce que c’est dans la nature des choses

Enraciner

Pour un instant comme s’il s’agissait de toute une vie

Puis croiser cet arbre dont les racines ont fuit le sol et qui, pourtant, existe encore parmi les siens.

Enraciné, autrement

Je suis Femme

Je suis Mère

Au creux de la vague, sur la route, en montagne, entre les troncs noueux, de nuages en soleil, de lune en étoiles

Le souffle enraciné

Jusqu’au bout des mondes.